Le Capharnaüm
La petite histoire
En 2014, six magnoludoviciens menés par Eliott Le Henry et animés par l’envie de combler le vide journalistique du lycée laissé par Virus quelques années auparavant, décident de créer Le Capharnaüm. Un nom évocateur de ce qu’il est destiné à devenir : un ensemble d’articles divers en désordre.
Le processus de création du journal commence durant l’été. L’équipe, bien qu’il soit possible pour un journal d’exister sans l’accord préalable du proviseur, décide toutefois de ne pas passer outre cette étape. Elle prépare alors un dossier constitué d’une lettre de trois pages pour expliquer le projet, d’un chemin de fer type avec des idées de rubriques pour donner une idée de la ligne éditoriale et d’un numéro 0 pour montrer la consistance du projet.
À la rentrée, ils sont reçus dans le bureau du proviseur de l’époque, monsieur Bouchaud. Une simple formalité, le proviseur leur accordant même l’utilisation des imprimantes ce qui représente un gain financier considérable pour la Maison des Lycéens, qui finance entièrement le projet.
Toutes les formalités désormais réglées, la rédaction se lance dans l’élaboration du premier numéro. Une réunion est organisée pour décider de la ligne éditoriale, du chemin de fer, du thème et des articles. Le premier dossier aborde la prostitution, un sujet délicat à aborder. Celui-ci est finalement censuré par le rédacteur en chef qui le trouve trop cru. C’est un mauvais départ mais cet épisode est vite mis de côté avec le thème du féminisme qui le remplace et qui connaît un grand succès.
En effet, le journal est rapidement apprivoisé par les élèves, nécessitant par conséquent l’augmentation des tirages. Initialement imprimé à 800 exemplaires, il franchit le cap des 1300 exemplaires en moins d’un an. L’équipe s’agrandit également, passant d’une vingtaine de rédacteurs en novembre 2014 à un quarantaine à la rentrée scolaire suivante, autant des élèves du secondaire que des élèves venant des classes préparatoires.
D’abord conçu comme un traditionnel journal lycéen axé sur l'actualité, Le Capharnaüm affirme progressivement son identité en structurant chaque numéro autour d’un thème central qui fait office de ligne éditoriale. Ceux-ci se penchent d’abord sur des questions scientifiques comme l’hypnose avant de s’orienter vers des sujets de sociétés comme le féminisme, abordé à plusieurs reprises, la liberté d’expression, l’écologie ou encore la communauté LGBT.
Le journal vit alors de belles années. Il participe à des concours tels que le festival expresso où l’équipe gagne le prix du coup du cœur du jury puis le prix du meilleur journal 15-18 ans. Lors du concours Mediatiks, Le Capharnaüm est également nommé à plusieurs reprises au niveau de l’académie de Paris, en 2017 avec le coup de cœur du jury, en 2020 avec le prix du meilleur journal lycéen et dernièrement en 2021 avec le prix de la meilleure Une.
Un tournant s’opère après la crise du COVID lors de la rentrée 2021. Le journal prend alors une ligne éditoriale plus artistique avec des thèmes comme la culture et le patrimoine. Ce changement rappelle bien que le journal n’est pas chose fixe et qu’il évolue avec le temps en fonction des envies des rédacteurs qui se succèdent d’année en année.
Une façon de faire qui perdure encore aujourd'hui. Cette année, trois numéros ont déjà été publiés avec comme thèmes les voyages, la musique engagée et la nourriture. Toutefois, le tirage est moins important depuis que le journal est disponible sur le site de la Maison des Lycéens. L’équipe est composée d’une trentaine d’élèves. Enfin, Le Capharnaüm ne détient plus le monopole de la presse magnoludovicienne avec l’arrivée depuis la rentrée 2024 du Discret Plancton, un journal entièrement consacré à la bande dessinée.
Lucas Jarraud
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5 novembre 2025
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